Plusieurs marques ont d’ores et déjà adopté ce matériau, mais il y a encore des défis majeurs avant qu’il puisse se développer.
Le cuir se réinvente et la mode devient plus responsable. Alors que les «cuirs» de champignons, d’ananas et de coco font parler d’eux… Un petit dernier entre en scène chez certaines marques: le «cuir» de pomme.
Ce «cuir» est un sous-produit de l’industrie du jus de pomme, il est fabriqué à partir de la réutilisation de noyaux et de peaux. Pour donner un un rendu similaire au cuir animal, on transforme le cuir sous forme de pâtes, puis on mélange ces éléments avec des solvants organiques et du polyuréthane
Des marques de luxe comme Sylven New York, Samara ou Good Guys Don’t Wear Leather se sont emparées de cette variante végétale. Elles en font le matériel phare de leurs nouvelles collections. Ces alternatives plus responsables séduisent à la fois les designers et les consommateurs qui veulent éviter l’exploitation animale.
Ils utilisaient jusqu’ici du «cuir» synthétique, mais ce dernier, composé à 100% de polyuréthane. C’est un combustible fossile particulièrement nocif pour la planète, n’est pas très écologique. En revanche, le composé de pomme ne nécessite que 40 à 50% de plastique et réduit même les émissions de gaz à effet de serre en réutilisant des déchets alimentaires.



Un cuir luxueux et résistant
La fondatrice de Samara, Salima Visram, travaille en collaboration avec une usine européenne qui produit ce fameux «cuir» de pomme pour sa collection de sacs.
«Nous avons essayé les autres “cuirs” végétaux, mais il n’avait pas la sensation de cuir de luxe que nous recherchions», explique-t-elle. «Notre objectif est de concevoir des objets qui résistent à l’épreuve du temps.»
L’épaisseur naturelle de la pomme rend en effet ce composé très attrayant.
Pour autant, s’approvisionner en sous-produits de pomme et comprendre comment fabriquer des produits de luxe à partir de cuirs alternatifs restent de vrais défis. Une grande partie de la matière première doit être importée d’Europe –où l’infrastructure de recyclage est la plus adaptée pour gérer les déchets alimentaires– et c’est très compliqué. «À l’heure actuelle, si nous avons une commande importante en production pour 4.000 sacs, il est presque impossible d’obtenir les matières premières nécessaires», explique la fondatrice de Samara. «La fabrication est également un défi, car les usines ne peuvent gérer qu’un certain nombre de cycles de production et il y a moins d’options de teinture disponibles.»
Ainsi, pour que le «cuir» de pomme décolle réellement, il faudrait que les industries alimentaires communiquent davantage. «99% du cuir véritable est fabriqué à partir de sous-produits de l’industrie alimentaire. C’est une relation symbiotique», détaille Ashley Kubley, professeure adjointe de design de mode à l’université de Cincinnati. Pour y parvenir, les usines de transformation de viande ont investi dans des tanneries. Si l’industrie responsable de la production de jus de pomme investissait également dans ces ateliers, le prix du «cuir» de pomme pourrait diminuer et la production se développer.
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